18/03/2010
LA MAISON DE MES PARENTS 3EME PARTIE
Mes secrets...
Les petits trésors d'une vie.
De petits et grands bonheurs ; des petits bouts d'histoire.
Au cours des années notre maison a subi de nombreuses transformations.
Des murs ont été cassés. La lumière naturelle est entrée, a agrandi la salle à manger.
La surface est pourtant restée la même.
Des fenêtres à double vitrages ont remplacé les petits carreaux et les encadrements
de chêne sont devenus pvc.
Lorsque j'y reviens je retrouve mes fantômes, mes grands parents toujours
invités le dimanche et maman.

Mes grands-parents maternels et leurs trois enfants.
Maman reste présente dans toute la maison ;
sur les photos posées les meubles,
sur les photos retenues par de petits aimants,
posées sur le réfrigérateur ;
présente encore lorsque j'utilise la porcelaine de Limoge décorée de petits
boutons de roses fânés par les nombreux lavages ;
lorsque Je cueille les fleurs qu'elle a plantées que je lui apporte dans son nouveau
jardin, celui où de nombreuses croix veillent sur nos défunts chéris.

Je ne la vois pas mais je sens sa présence, près de moi, en moi.
La distance entre nos deux vies a augmenté le temps de la cicatrisation.
Mes premiers retours après son décès furent très douloureux.
Mes souvenirs sont nourris de mes secrets.
Ainsi les chansons qui clôturaient les interminables repas familiaux,
qu'il m' arrive encore de fredonner.
Les souvenirs de ma communion solennelle où je revois toute la famille réunie ;

Ici en 1996 nous fêtions les Noces d'Or
dernier souvenir heureux que nous avions organisé.
Les enfants qui égayaient la maison, se sont éloignés les uns des autres.
Certains par obligations, d'autres par choix.
Lorsque nous rendons visite à notre père, les trois chambres à l'étage,
reçoivent aujourd'hui nos enfants, leurs enfants et petits enfants que
maman n'a pas connus.
Ces pièces me parlent encore lorsque j' y passent mes nuits.
Des images réapparaissent et mon imagination s'emballe le temps d'un
souvenir. Elle s'apaise enfin avant d'entrer doucement dans la nuit, laissant
la place aux rêves.
Le grenier n'est jamais devenu salle de jeux.
Les enfants y ont laissé leurs "encombrants" ceux qu'ils n'ont pas vendus
aux puces.
Le jardin a accueilli balançoires et paniers de basket.
Les arbres fruitiers disparaissent eux aussi, épuisés par tant d'années d 'offrandes.
Les odeurs de crêpes, de gaufres, de tartes n'ont pas entièrement disparu
lorsque je m' installe dans la cuisine, ma pièce préférée.
Celle où le café de 17 heures était resservi aux invités qui passaient opportunément.
Celle où la cuisinière à charbon ronronnait les soirs d'hiver près de laquelle je
m' installais en rentrant de l'école.
Avec maman nous bavardions un moment je retardais le moment de faire
mes devoirs scolaires.
La mémoire est un coffre précieux où j'ai rangé mes souvenirs :
mes rancoeurs, mes blessures, presque effacées de l'ardoise oubliée dans un
lointain tiroir ;
ainsi que mes petits bonheurs qui réapparaissent à l'occasion d'un cours d'écriture
par exemple.
(Aujourd'hui, une très grande angoisse me poursuit depuis la dernière et
récente hospitalisation de mon père.
Après son départ que restera t-il de notre maison ?
Je veux croire à sa survie...au moins le temps qui sera le mien sur cette terre.)
09:16 Écrit par Charline TABONI dans ATELIER D'ECRITURE, CHRONIQUES, HOMMAGES | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : la maison, mes parents, liévin pas de calais | Facebook
12/03/2010
LA MAISON DE MES PARENTS 2ème partie
Merci pour l'intérêt que vous portez à cette chronique toute simplette comme
on le dit dans le midi...
Pour répondre à Betty concernant l'atelier d'écriture, si ma mémoire est bonne,
dans un dossier, je devrais retrouver un texte qui décrit une séance en atelier.
En attendant reprenons le fil de l'histoire.
Plusieurs portes permettent l'entrée de notre maison :
Un portail bleu, large, récemment repeint, (j'ai oublié la date) à double battants,
moitié fer plein, moitié grilles quadrillées, donne accès aux deux garages.
A gauche le garage régulièrement utilisé. (vous apercevez la voiture de mes parents)
Un volet mécanique gris métallisé protège la voiture des indiscrets.
(ici le volet est levé, trop lourd pour les forces affaiblies de mon père il ne le baisse plus)
L'autre garage dévolu aux initiés, sans protection particulière, sert de débarras.
(actuellement il protège une caravane pliante modèle ancien amusant surtout à monter...)

Au fond, (derrière la caravane protégée d'une bâche bleue) une petite porte bleue
permet d'accéder au jardin ainsi qu'à l'entrée de la cuisine.
Quelques marches et nous nous trouvons sous une véranda largement ouverte.
La seule protection contre les intempéries est une large baie vitrée à gauche récupérée
chez mes grands-parents lorsqu' ils étaient libraires.
Quatre pas devant nous sont nécessaires pour accéder à la cuisine séparée de cette
véranda par une porte d'entrée dont la partie haute a été vitrée.
Pour terminer je me dirige vers la quatrième porte en fer bleue, très lourde.
La serrure n'est pas huilée il faut un fort poignet pour tourner la clef.
Elle sépare le jardin de la rue perpendiculaire à l' artère principale de mon
quartier, celle que l'on emprunte pour accéder à la porte d'entrée décrite plus haut.
JANVIER 2010
MARS 2008
Nous avons fait le tour de la maison.
Toutes ces descriptions vous permettent-elles d'imaginer l'endroit où j'ai vécu ?
(pour connaitre les petits secrets qui rôdent dans cette maison il faudra attendre un
petit peu car je travaille très doucement, il me faut trouver les photos adéquates
pour illustrer mes propos. Comme vous le savez ou pas, je ne suis pas du tout organisée
je travaille par coups de coeur...
Je vous signale également que tout ce qui est entre parenthèse et de couleur différente
est ajoutée au moment où je redécouvre mon texte)
14:07 Écrit par Charline TABONI dans ATELIER D'ECRITURE, CHRONIQUES, HOMMAGES | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : la maison, mes parents, liévin pas de calais | Facebook